J’ai eu l’occasion de lire beaucoup de livres sur le sujet et pratiquer différents types de méditation depuis que j’ai rencontré le yoga. Je remarque que je me perd souvent dans la multiplicité des pratiques qui sont associées derrière le mot « méditation » et chercher à le figer dans une définition me semble non exhaustif et ne lui rend pas justice.

Aussi je vais essayer de décrire ce que je met derrière cette pratique et ce qu’elle m’apporte au quotidien 🙂

Je décrirais la méditation comme une expérience permettant d’entrer en relation avec ce qui est, avec ce qui se déroule à l’instant même de l’expérience (le fameux « moment présent »).

Elle permet d’entrer en contact avec soi-même : notre corps physique, nos sensations, nos émotions, nos pensées. Elle permet aussi d’entrer en contact avec ce qui nous entoure grâce à nos 5 sens.

Méditer c’est prendre un instant de pause.
Un instant dans lequel je pose mon attention le plus précisément possible sur ce qui se passe en moi et autour de moi.
Je deviens un observateur.
Je regarde ce qui est en train de se dérouler à l’intérieur et à l’extérieur de moi.
J’observe des faits, grâce à mes sens.

Qu’est-ce que « observer » et pour quoi ?

Observer c’est « examiner avec soin », « remarquer ».
J’y associe aussi ici le mot « contempler » : regarder longuement quelque chose, quelqu’un avec beaucoup d’attention, tels qu’ils sont, en s’absorbant dans cette observation.

Lorsque je pose mon attention sur l’intérieur, je peux aller à la rencontre d’un phénomène physique qui se déroule dans mon corps comme la respiration, les battements du coeur ou bien plus subtilement une tension (musculaire, articulaire, …), une sensation particulière (chaleur, frisson, picottements, …), etc.

Je peux aussi observer que je suis en train de penser à diverses choses (par exemple mes tâches prévues de la journée, des situations passées ou à venir, etc.).

Je peux observer un état émotionnel que je suis en train de vivre (de la joie, de la tristesse, de la peur, de la colère, du dégoût) ou des ressentis plus ténus (de la frustration, de l’impatience, de l’impuissance, de la lassitude, etc) qui peuvent entrainer une réaction dans mon corps (par exemple nouer le ventre, transpirer, etc.).

Lorsque je pose mon attention sur l’extérieur, j’utilise tous mes sens pour décrire en détail ce qui se déroule dans l’instant, devant moi.

Je peux regarder la pièce dans laquelle je suis, un objet, les immeubles de la rue, la personne devant moi, les arbres de la forêt, le soleil couchant, etc.

Je peux écouter, détailler les sons autour de moi, capter leur distance.

Je peux porter mon attention sur un aliment que je suis en train de manger, son goût, sa forme, etc.

Cette observation de l’extérieur via mes sens me ramène aussi à l’intérieur, à écouter, observer l’effet que me procure les stimulis. Un va et vient, une connexion se créée.

A chaque fois que je touche à cet posture d’observation, j’accède à un état de présence que je qualifie d' »état méditatif ».
Toucher à cet état méditatif permet une mise à distance de ce que je vis intérieurement et qui peut parfois prendre beaucoup de place, une mise à distance de ce qui peut me couper du monde sans même m’en rendre compte.

Avec la méditation, je suis à la fois conscient, disponible, ouvert à ce qui se passe à l’intérieur et aussi à l’extérieur.

Cela touche ici à la limite des mots, de l’explicatif.
Seuls l’expérience et l’exercice, peuvent permettre de saisir ces effets et sentir la portée et la puissance de la méditation.
Et c’est là pour moi que réside la magie de cette pratique.
Il n’y a rien à dire, juste à essayer.
Juste pour voir.

Quand, où et comment méditer ?

Quand, où et comme vous voulez !

Méditer est pour moi une expérience personnelle qui fait appel aux sens, à un retour au corps. Elle s’expérimente partout et n’importe quand.

Cela peut-être dans l’immobilité, dans le mouvement (en marchant, en courant, en posture de yoga, en séance de sport etc.), assis, debout, par terre, sur le canapé, dans la nature, dans les transports, dans une soirée, en cuisinant , en écoutant de la musique, en dessinant, en bricolant, etc. etc.

C’est une pause que je peux introduire par un temps d’arrêt avec les questions : « Comment je me sens ? », « Qu’est-ce que je suis en train de vivre maintenant ? »

Cela peut durer 5 secondes comme plusieurs heures.

Pratiquer la méditation est souvent une alternance de temps où je suis consciente que j’observe et de temps où je me laisse absorber par mes pensées.

Parfois je suis capable de revenir à l’observation du moment présent, parfois non.

Parfois l’expérience est agréable et parfois elle ne l’est pas.

Tout est juste et rien n’est figé, chaque expérience est différente et ne ressemble jamais à celle d’avant ni à celle d’après. Ni à celle de quelqu’un d’autre.

Je vous invite à essayez, juste pour voir 😉

« La connexion, c’est la sensation de s’arrimer à l’instant présent. De s’absorber totalement dans l’expérience au moment où elle est vécue, l’esprit tout entier tendu vers chaque détail. C’est avoir conscience de la place négligeable qu’on occupe dans l’ordre de l’univers. Éprouver le sentiment d’avoir pris racine. Ici, et pas ailleurs. Peu importe que cet « ici » soit une zone de turbulences ou un havre de paix, un lieu de joie ou de souffrances. »

Kae Tempest

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